Apparition et disparition

  • Causes potentielles des proliférations 

- Enrichissement général en nutriments des zones côtières par les apports des rivières (Lancelot et al, 1987). Cependant, les nouveaux blooms seraient le résultat possible d’un changement dans les rapports N/P et NH4+ / NO3- plutôt qu'un effet général d’enrichissement N+P (Riegman et al, 1992). D’autres facteurs comme la température, la salinité, les apports d’eau douce en plus des décharges de nutriments sont évoqués comme responsables de l’initiation du bloom (Peperzak, 1993), mais leurs effets ne sont pas concluants (Lancelot et al, 1987 ; Verity et al, 1988).

- Caractéristiques écologiques des écosystèmes côtiers : quelques caractéristiques étant renforcées par l’augmentation des apports par les rivières. Certaines conditions de vent et de marée semblent également être favorables aux accumulations d’agrégats mucilagineux (Lancelot, 1995 – Lancelot et al, 1987).

- Physiologie particulière de Phaeocystis qui la rend particulièrement adaptée à une croissance dans les eaux côtières enrichies : cycle complexe avec alternance de la forme cellulaire isolée et de la forme colonie gélatineuse – Présence du mucus qui en plus de son rôle structural aurait un rôle énergétique pendant la période sombre de la photosynthèse et un rôle de réservoir de Phosphore utilisable quand la concentration ambiante diminue, permettant ainsi de soutenir une croissance plus longtemps (Lancelot et al, 1987).

  • Processus mis en jeu dans la disparition des blooms 

Les colonies sénescentes sont progressivement envahies par des micro-organismes auto- et hétérotrophes et sont couvertes de débris inorganiques, aboutissant à la formation d’agrégats de différentes tailles et de différentes compositions à la fin du bloom (Rousseau et al, 1994). Ces agrégats composés de mucus, de cellules de Phaeocystis, de diatomées, de ciliées, de dinoflagellés et de nanoflagellés hétérotrophes constituent un micro-environnement où se développe un réseau trophique complexe. Leur soudaine disparition de la colonne d’eau peut résulter de :

- leur sédimentation (Rousseau et al, 1994 – Wassmann, 1994) par augmentation de leur densité liée à la colonisation microbienne (Lancelot, 1995).

- leur désintégration microbienne dans la colonne d’eau (Thingstad & Billen, 1994 – Wassmann, 1994 – Weisse et al, 1994 – Lancelot, 1995).

- leur consommation par le mésozooplancton (Lancelot, 1995).

- leur transport advectif (Rousseau et al, 1994 – Lancelot, 1995).

- l’altération de la composition chimique et de la structure de la matrice mucilagineuse, liée à la transformation chimique résultant du catabolisme en phase sombre des polysaccharides intracoloniaux (Veldhuis & Admiraal, 1985 – Lancelot & Rousseau, 1994).

- la modification de leur propriété d’attachement suite à la colonisation par divers micro-organismes (Lancelot, 1995).

- la modification de la valeur nutritionnelle des colonies primaires lors des processus trophodynamiques de formation et de transformation des agrégats bactériens (Lancelot & Rousseau, 1994 – Lancelot, 1995).