THEME 2 : Communautés, réseaux trophiques et biodiversité
Le Thème 2 de l’Unité HMMN regroupe les études ayant trait à la structure des communautés et à leur évolution en fonction de l’environnement, en s’intéressant notamment aux changements de biodiversité et aux relations trophiques qui structurent les écosystèmes soumis à diverses pressions. Plus concrètement, suite au projet déposé dans le cadre de son évaluation par l’AERES, le Thème 2 de l’Unité HMMN se structure autour de trois axes :
- Axe 2.1 : Dynamique spatio-temporelle des communautés
- Axe 2.2 : Relations trophiques, structure et fonctionnement du réseau trophique
- Axe 2.3 : Dynamique spatio-temporelle du réseau trophique
Le premier axe vise à étudier la dynamique spatio-temporelle des communautés, en caractérisant la structure des communautés et en reliant son évolution aux pressions anthropiques et environnementales. Les travaux 2016 de cet axe s’inscrivent principalement dans le projet FRB ECLIPSE et ont permis de montrer l’importance de la profondeur dans la structuration des communautés en Mer du Nord, et de documenter un phénomène de tropicalisation de la communauté de baie de Somme en lien avec un basculement environnemental de l’AMO vers une phase chaude (Auber et al. 2017). Les communautés des nourriceries de baie de Seine seront quant à elles étudiées prochainement (projets GIP SA6 et FEAMP/FFP).
Le deuxième axe porte sur l’étude empirique des relations de prédation et le réseau trophique qui en découle. Il s’agit de caractériser le régime alimentaire de certaines espèces et/ou d’estimer leur place au sein du réseau trophique. En 2016, le travail initié sur la variabilité individuelle en lien avec l’hypothèse de variation de niche a été finalisé par la publication d’un article (Cachera et al. 2016). S’inscrivant dans les projets FRB ECLIPSE, politique de site RETROGRAD et CPER MARCO, et en collaboration étroite avec l’UMR LOG, les travaux empiriques réalisés cette année ont permis d’estimer le niveau trophique moyen de nombreuses espèces des zones d’étude de l’unité et de poursuivre l’étude sur la variation de la structure du réseau trophique en fonction des gradients environnementaux, qui montre une intensification du couplage bentho-pélagique avec une diminution de la profondeur (Giraldo et al. 2017). Ceci se traduit par une modification de la composition spécifique du régime alimentaire, et donc un changement dans l’intensité des flux trophiques en fonction de la profondeur.
Enfin le troisième axe porte sur la dynamique du réseau trophique et son fonctionnement sous diverses pressions. Les outils de modélisation écosystémique permettent de simuler les changements de l’écosystème soumis à des pressions anthropiques et/ou environnementales, et d’en tirer des enseignements sur le fonctionnement et l’adaptabilité du réseau trophique. Le modèle OSMOSE permet d’étudier la variabilité saisonnière des relations trophiques, et de faire le lien avec les approches empiriques précédentes. Le modèle Atlantis a permis de mieux comprendre les espèces importantes et les processus clés dans la structuration et le fonctionnement du réseau trophique de Manche Est (Girardin et al. 2016). Le modèle Ecopath with Ecosim a permis d’étudier les effets de la construction d’une ferme éolienne sur le réseau trophique impacté (Raoux et al. 2017). Enfin, les travaux initiés dans le projet H2020 DiscardLess s’intéressent aux effets de scénarios standardisés de limitation des rejets, sur plusieurs écosystèmes et via plusieurs modèles dont Atlantis.
L’unité HMMN a également contribué à l’acquisition de données en appui aux travaux de recherche, notamment dans le cadre de la DCSMM. Les avis et expertises réalisées dans le Thème 2 concernent majoritairement l’extraction de granulats marins et son impact sur l’écosystème ainsi que les avancées et développements en termes de modélisation intégrée des écosystèmes.