IHOP
Les niveaux d'infestations parasitaire dans les poissons représentent aujourd'hui une question centrale en écologie halieutique, notamment au travers des approches intégratrices du fonctionnement des écosystèmes marins (i.e. One Health). En effet, les interactions entre poissons et parasites zoonotiques sont susceptibles d'affecter simultanément la santé des poissons, la santé des consommateurs, et par extension la santé des écosystèmes marins. Enfin, de nombreux travaux tentent d'utiliser les parasites comme outils permettant de tracer les stocks de poissons, en complément d'approches de génétique ou de sclérochronologie.
Depuis plusieurs années, HMMN (au travers de la plateforme trophique) et l'unité de Sécurité et de Santé des aliments de l'ANSES développent des travaux conjoints sur la thématique des parasites Anisakidés dans les espèces d’intérêt halieutique, par exemple au travers du co-encadrement d'un M2 en alternance (2020-2022). Les résultats ont confirmé l'importance de facteurs biotiques (taille des poissons et régime alimentaire) et abiotiques (variations spatiales liées à la profondeur par exemple) dans le transfert de parasite, et donc ultimement dans le niveau d'abondance des parasites.
Pour autant, ces travaux, focalisés sur une espèce de poisson à la fois, et sans prise en compte des autres hôtes, ont mis en évidence plusieurs patrons propres à chaque espèce de poisson, et des limitations, liées par exemple au manque de données, qui empêchent une généralisation des patrons mis en évidence. Il convient donc d'appréhender les phénomènes de manière plus intégrée, en prenant en compte plusieurs espèces de poissons présentant des caractéristiques écologiques variables, et en prenant également en compte d'autres hôtes du cycle parasitaire.
Dans le cadre de l'appel à financement communs de thèses Ifremer/ANSES, ce projet vise donc à mettre en œuvre une approche plus intégrée des transferts parasitaires, par une collecte plus exhaustive des hôtes, notamment ceux ayant un intérêt économique moindre, et par une conceptualisation mathématique des mécanismes contrôlant les niveaux d'infestation parasitaire.
Cette connaissance est un prérequis indispensable à une approche plus mécanistique, et plus rationnelle du suivi des risques sanitaires ou à l'application des parasites comme traceurs.