Influences environnementales sur le succès des écophases larvaires des poissons en Manche orientale et la baie Sud de la mer du Nord

Monsieur Julien DI PANE a soutenu sa thèse le 21 novembre 2019 à Boulogne-sur-Mer.

Ecole doctorale : ED 104 – Sciences de la Matière, du Rayonnement et de l’Environnement

Spécialités : Géosciences, Écologie, Paléontologie, Océanographie

Sujet : Influences environnementales sur le succès des écophases larvaires des poissons en Manche orientale et la baie Sud de la mer du Nord

Composition du jury :

  •  José Zambonino-Infante, HDR–IFREMER Brest, Rapporteur
  • Sandrine Vaz, HDR–IFREMER Sète, Rapporteur
  • Eric Thiebaut, Professeur–Sorbonne Université, Président du Jury
  • Marie Pierre Halm-Lemeille, HDR–IFREMER Port en Bessin, Examinateur
  • Paul Marchal, HDR–IFREMER Boulogne sur Mer, Directeur de Thèse
  • Philippe Koubbi, Professeur–Sorbonne Université, Co-Directeur de Thèse
  • Christophe Loots, Cadre de recherche–IFREMER Boulogne sur Mer, Responsable scientifique
  • Carolina Giraldo, Cadre de recherche–IFREMER Boulogne sur Mer, Responsable scientifique

 

Résumé : En tant que facteur de déterminisme du recrutement, l’étude du succès de survie des larves de poissons a depuis les travaux de Hjort (1914) prit une importance cruciale pour la compréhension des variations de la dynamique des populations. La nutrition et les conséquences du jeûne des larves sont désormais largement acceptées comme des sources majeures de variabilité dans la survie, expliquant que le nombre de descendant recrutant la population adulte est non proportionnel à la biomasse des reproducteurs. C’est dans ce contexte que s’est inscrit cette thèse avec pour but d’identifier in situ les périodes critiques (i.e stades à forte mortalité) du développement larvaire, et définir les conditions environnementales qui leurs sont favorables à l’aide d’indices de condition biochimique et histologique. Par la réalisation de plusieurs campagnes hivernales et printanières, réalisées principalement en Manche orientale et mer du Nord, des données de distributions, d’abondances et de conditions larvaires ont pu être acquises. Une plus faible abondance larvaire a été mise en évidence en 2017 comparé aux années 1990, notamment pour les espèces ayant déjà montré une forte baisse de leur stock depuis le réchauffement des eaux survenu à la fin des années 1990. Cette baisse d’abondance pourrait être en lien avec une diminution des zones favorables à une bonne condition, notamment pour la sole. Les indices histologiques étant définis expérimentalement, ces indices ont été calibrés au moyen d’outils statistiques et d’une revue de la littérature, de manière à obtenir une méthode plus adaptée aux larves récoltées in situ. Cette nouvelle approche a été couplée à un indice de croissance afin de définir pour trois espèces clé de manche (sole, sprat et merlan) les zones, périodes et conditions environnementales favorables à une bonne condition et croissance larvaire durant la période critique de première alimentation. Enfin, ces indices ont été couplés à un indice lipidique afin de définir les variations de condition et de stratégie d'allocation de l'énergie des larves de plie au cours de l'ontogénie, montrant un changement d’une stratégie de croissance à une de création de réserves énergétiques à l’entrée à la métamorphose (transition entre phase larvaire et juvénile). Ces résultats suggèrent plusieurs périodes critiques potentielles durant le développement et que, selon les espèces, les paramètres environnementaux augmentant la probabilité de survie sont variables. Ces résultats de condition devraient être considérés dans les modèles écosystémiques afin de mieux comprendre les facteurs de variation du recrutement des poissons.

Mots-clés : Ichtyoplancton, Manche est, Condition, Assemblages, Variations temporelles.